Sur la route de Saint-Anne, à L’Ange-Gardien, vers l’ouest, un monument érigé en 1910 indique l’emplacement de la maison de Jean Trudelle dans laquelle, le 18 octobre 1664, fut célébrée la première messe à L’Ange-Gardien. Les noms de la quarantaine des premiers colons de l’endroit y sont gravés : Les Ayot, Brisson, Carreau, Goulet, Huot, Julien ou Roussin y côtoient le nom de Raymond Pagez.

Il y avait déjà, à ce moment-là, pas mal de temps que les colons avaient commencé à défricher la côte. Une première concession, notariée, avait été faite le 3 juillet 1640 à Pierre Gagnon, au Château-Richer, et d’autres avaient suivi. La Côte-de-Beaupré fut le berceau de l’ethnie canadienne-française.

Certains grands noms ont occupé notre histoire, mais on s’est peu intéressé au colon, à l’habitant, à celui qui s’est attaché à la terre et qui est demeuré au prix de difficultés inouïes. Ce ne sont pas les généraux, les trafiquants, les commis, les aventuriers, les amasseurs de fourrures, non plus que les amis de Bigot, qui ont fait l’ethnie. C'est à l’habitant, qui a peiné, qui a travaillé, victime d’exactions de toutes sortes, qui a eu peur, qui a eu faim souvent, qui a eu froid aussi, que nous sommes immensément redevables. Les Cauchon, les Bureau, les Couillard, les Bellanger, les Roy, les Picard, les Côté, les Racine, les Cloutier, les Pagé et combien d’autres encore.

Si vous allez à Québec, poussez une pointe vers la Côte-de-Beaupré. Prenez le vieux chemin. Vous vous retrouverez en pays normand. Vous jouirez de la vue d’un paysage superbe. Vous admirerez les maisons anciennes, les arbres séculaires, les cours d’eau qui cascadent vers le fleuve. Les Huot, les Trudel, les Letartre, les Fortier, les Gariépy, les Vézina, les Mathieu ou les Cantin sont encore là. Ils vous accueilleront de belle façon.